Pour les besoins d’une formation, je me suis penché sur l’excellent « Livre blanc » du Club des directeurs de sécurité des entreprises (CDSE).
Un article de ce document traite de la communication. Sous la plume de Alain Belleface, responsable sûreté du groupe Vinci, « La sûreté au défi de la communication » , le lecteur constate qu’une réflexion se développe sur les rapports entre la fonction communication et la fonction sûreté. L’auteur aimerait transformer l’image négative que certaines affaires ont pu donner du travail. On peut le comprendre pour des raisons de crédibilité, de qualité du recrutement, pour des raisons d’efficacité. Dans un deuxième temps il souligne qu’il a besoin de la fonction communication pour accomplir son travail pour finir par la nécessité de « répondre aux exigences de la transparence ».
En fait le problème est bien de savoir comment deux fonctions apparemment antinomiques peuvent travailler ensemble pour le bien de l’entreprise.
D’un côté une fonction technique à caractère scientifique -une action génère automatiquement une conséquence connue- , de l’autre une fonction qui repose plus sur des principes que sur des certitudes quant aux effets, une fonction qui inscrit, sauf en temps de crise, son action dans le temps. Jamais la communication ne pourra compenser des fautes de comportement, tout au plus pourra-t-elle valoriser la qualité des hommes et du travail accompli. La communication peut aider la sûreté à accomplir sa mission, la sûreté peut servir de garde-fou à la communication. La communication a besoin de la sûreté pour savoir et expliquer en interne et en externe, pour savoir ce qui mérite d’être protégé à tout prix pour le bien de l’entreprise. Car la communication participe elle aussi à la protection de l’entreprise… où a son affaiblissement. Mais de là à demander de pratiquer la transparence… quand même! En interne pour quoi pas, pourrait-on penser. Mais faut-il mettre la place « publique » certaines informations que ce soit dans le domaine RH ou le domaine de la production? J’en doute fort. Tout dépend à qui est destinée l’information et pour quoi faire. La question est celle du dosage de l’utilisation de la confidentialité. Le problèmes est le même dans les deux fonctions. Indéniablement, à mon sens, le directeur de la communication a besoin de connaître beaucoup de choses pour anticiper les actions de prévention et éviter d’en mener d’autres qui risquent très rapidement d’être prises à contrepied.
La communication comme la sûreté sont des fonctions qui ne peuvent avoir de vies autonomes. En y réfléchissant, elles ont beaucoup plus de points communs que de différences. La confiance et le respect sont de éléments clé de cette nouvelle relation. Il ne peut y avoir de confiance et de respect que par une connaissance mutuelle relativement profonde de l’autre. Au-delà de la maladresse de manipulations de certains concept, cet article d’Alain Belleface marquerait-il la fin de la guerre entre ceux qui savent et ne disent qu’à une seule personne et ceux qui savent un peu et parlent à beaucoup de gens? Va-t-on vers une égalisation des considérations? Vers un respect mutuel gage d’efficacité?
La formation que j’ai dispensée, pendant deux jours très récemment, montre, à la réaction des stagiaires, que la notion de complémentarité non seulement séduit, mais trouve des applications très rapides, que le respect mutuel peut déboucher facilement et rapidement sur un accroissement de l’efficacité globale du management et donc de celle de l’entreprise.
Alors espérons… et travaillons pour.